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132 parenthèse: racines finissant par e.

racines qui en Europe finissent par e. Ces racines, en grec, font alterner la brève et la longue exactement comme les racines en a et en o (p). Laissant de côté préalablement le problème de l'origine et de la composition de Vë long, nous citons quelques exemples des formations du degré 1. Singulier actif du présent de la 8® classe (v. p: 138): TÎ-ôri"l^i» î-l-^iî 6i-bri-|ai. Pour le singulier de l'aoriste actif, la formation en -Ka de ê&TiKa, êrjKa, nous enlève des exemples; il y a l-(S^r\v si la racine est a^x]. Aoriste en -(Sa: l-br]-(Ta, ë-vr|-CTa(?). Futur: ^r|-(Tiu, fi-aui, bn-criu. Mots en -|Lia: àva-dri-M". H^^ct» bid-bri-iLia, vn-|iia, (Txfj-iLia (rac. Ox-x]). Mots en -|liujv: ^r|"l^iÂJV, fî-|aujv. Les mots en -Tr|p, nous l'avons vu, ont suivi l'analogie des adjectifs terbaux en -TÔ.

Dans les formations du degré 2, on trouve u».

Le véritable parfait de ïrijui est ê-uj-Ka; otqp-éujKa est rapporté par Hérodien et par d'autres grammairiens. 11 y a eu addition de -Ka sans modification de la syllabe radicale, v. p. 140. Les tables d'Héraclée ont dvéujffdai^. Le verbe tti-ttt-uu forme son parfait sur une racine apparentée Trxri dont nous n'avons pas à rechercber ici la formation; îTTn donne régulièrement Tré-Trruj-Ka^. Le participe Tre-7TTTi-(/")iIjç n'a pas et ne doit pas avoir uu. Le prés. biojKO) permet de conclure presque à coup sûr à un ancien parfait *be-bîuu-Ka de 5ir| (bîe-|Liai) duquel il est né lui-même à peu près comme dvuJT^JU de âvuJYtt. Le parf. bebiuixa (Curtius, Fer6. II 191) est refait sur biubKUi.

La racine br\ fait dr|-|Liujv mais &uj-|aôç; cf. répinuiv, TÔp)ioç.

duu-TOV vient probablement de àr]-[n; cf. vôcJtoç de ved (p. 72).

L'accord des langues européennes pour Vê long est un fait connu^. Dans les idiomes germaniques, à l'exception du gotique, ce phonème prend la forme de â, mais la priorité de Vë a été reconnue de plus

��1. Au moyen l'iu n'est pas primitif. Il n'existait d'abord qu'au singulier de l'actif. Mais la valeur de cette forme comme témoin de l'ui n'en est pas amoindrie.

2. Sur le itto» ainsi obtenu se développent des formes fautives, grammati- calement parlant, comme UTÔiiao et TZTÛJaiq.

3. Durant l'impression de ce mémoire, M. Fick a publié dans les Beitràge de Bezzenberger (II 204 seq.) d'importantes collections d'exemples relatives ii 1'^ européen. Il est un point sur lequel peu de linguistes sans doute seront dis- posés à suivre l'auteur: c'est lorsqu'il place l'ê du prétérit pluriel germanique gëbum (pour gegbum) sur le même pied relativement à e que l'ô de for relative- ment art. — Le savant qui le premier attira l'attention sur l'ê long européen est, si nous ne nous trompons, M. J. Schmidt, Vocalismus I 14.

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