Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

120 FORMATIONS QUI CONTIENNENT Oj.

on obtient de la sorte un thème absolument semblable aux présents de la V^ classe. Sanskrit Mna-t, âya-t, yuyâva-t, de hàn-ti, é-ti, yuyô-ti. Il nous a été conservé en grec: eïuj subjonctif de eî|ii (Ahrens II 340). Le pluriel eût été sans doute *eïo|H€v (cf. hom. îojiev)^

Il est extrêmement curieux que le parfait, qui prend a^ dans les formes non affaiblies, sauf peut-être à la première personne (p. 69), restitue a^ au subjonctif. Voyez les exemples chez Delbriick, Altind. Verb. 194. De gabhàr-a, gabhâra-t; de tatân-a, tatâna-t etc. Ici le grec offre un magnifique parallèle dans eï6o)Liev, eï6e-T€, sub- jonctif courant chez Homère du parf. oîb-a. Une autre forme, TteTTOiôoiLiev, s'est soumise à l'analogie de l'indicatif.

Présents non-thématiques (5* et 3^ classe verbale). Nous re- cherchons si c'est ai ou «2 ^[^i apparaît aux trois personnes de l'indicatif singulier (présent et imparfait). Aux autres personnes, l'a radical est expulsé.

La syllabe étant toujours fermée, nous ne pouvons nous ren- seigner qu'auprès des langues de l'Occident. L'exemple le plus im- portant est celui dea^s «être». Aux trois personnes en question, les langues européennes ont unanimement e. Puis vient la racine a^i «aller» : grec eîjui, lit. eimï. Si cieu est le skr. sto «laudare», il est probable que areûrai appartient bien à la 2* classe, comme staûti (cf. Curtius, Verb. P 154). Naturellement, il faudrait régu- lièrement *aTUTai; la diphtongue est empruntée à l'actif disparu^.

Ces exemples montrent a^, et c'est a^ que nous retrouvons dans les aoristes comme Ix^ua, ëacreua qui ne sont en dernière analyse que des imparfaits de la 2* classe. V. plus haut p. 21.

La diphtongue au du skr. staûti, yaûU etc., est tout à fait énigmatique. Rien, en tous cas, n'autoriserait à y voir l'indice de la présence de aj. Les diphtongues de «2, suivies d'une consonne, ne se comportent pas autrement que les diphtongues de a^. Il semble tout au contraire que ce soit de préférence a^i et aiU qui subissent en sanskrit des perturbations de ce genre. L'aoriste sig- matique nous en offrira tout à l'heure un nouvel exemple.

��î. On a voulu voir dans les futurs Peioinai, irloiam, ë&0|uai, Keûu etc. d'an- ciens subjonctifs. Les deux derniers, appartenant à des verbes de la 2® classe, s'y prêtent très bien.

2. Très obscur est aoûTai, à côté de oeûTci. V. Curtius l. c.

�� �