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NÉCESSITÉ d'admettre QUE l'iNDO-EUR. DISTINGUAIT A DE «,. 113

pàdpa, skr, kandard; gr. Ka|uctpa, zd. kamara\ gr. Kd|LiTrr|, skr. kampand; gr. Kttivôç, skr. hanyà (Fick); dans la diphtongue, lat. caesaries, skr. késara; lat. caelebs, skr. kévala; gr. Kaidbaç, Kaiara" ôpOx|iiaTa, skr. kévata etc.^ Pour gr et gh, les cas sont rares. — ■ Nous trouvons la palatale dans candrà, -çéandra (groupe primitif sk^) en regard du lat. candeo. A la page 81 nous comparions got. skadus au skr. éat «se cacher». Or l'irlandais scâth prouve que la racine est skAt, non sket^, et nous aurions ainsi un exemple bien clair de éa répondant à kà; il est vrai que la gutturale fait partie du groupe primitif sk. Un cas semblable, où c'est la sonore qui est en jeu, est le zd. gad «demander», irland. gad. gr. pdîuj (malgré pàHo»); ici le sanskrit a g : gâduti.

Bref, il n'y a rien de décisif à tirer de ce genre de phéno- mènes, et nous devrons, pour établir la primordialité du dualisme tti : 1, recourir à une démonstration a priori, basée essentiellement sur la certitude que nous avons de la primordialité de «g- ^^ linguistique, ce genre de démonstration n'est jamais qu'un pis aller; on aurait tort toutefois de vouloir l'exclure complètement.

1. Pour simplifier, nous écarterons du débat le phonème o; son caractère presque exceptionnel, son rôle très voisin de celui de a, lui assignent une espèce de position neutre et permettent de le négliger sans crainte d'erreur. En outre Vë long des langues d'Europe, phonème que nous rencontrerons plus loin et qui n'est peut-être qu'une variété d'à, pourra rester également en dehors de la discussion. Voy. au sujet d'é le § 11.

2. Nous posons comme un point démontré dans les chapitres précédents et comme la base d*où il faut partir le fait que le vocalisme des a de toutes les langues européennes plus l'arménien repo.se sur les quatre a suivants: a^ ou e; a^ ou o; a on a; À ou â.

��1. Il est remarquable que les langues classiques évitent, devant a, de la- hiîiliser la gutturale vélaire, au moins la ténue. Dans {c)vapor, le groupe kw est primilif, ainsi que l'indique le lituanien, et dans Ttâç il en est probablement de même; irdoiaai est discuté. Il ne semble pas non plus qu'on trouve de hv germanique devant a; toutefois ce dernier fait ne s'accuse pas d'une manière assez saillante pour pouvoir servir à démontrer la différence originaire de a et a, au nord de l'Europe.

2. Grassmann décompose le véd. mâmçdatâ en mâs ou màms «lune» et ciitû «faisant disparaître». Cette dernière forme répond au got. skadus. — Si l'on place dans la même famille le gr. aKÔxoç, on obtient une racine skot et non plus skAt. Comparez aKOTO|nr|vioç et mdmçcatû.

de Saussure, Oeuvres. 8

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