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O GREC ET ITALIQUE. 101

7. a grec et o italique.

a. La racine ne contient ni liquide ni nasale non initiale. (?)baK, bi-bd(JKUj, è-bî-baK-aa, bi-bax-n doc, doc-eo, doc-tus.^

XttK, ë-XttK-ov, XdcTKiJU, Xé-XâK-a loqu, loqu-or, locutm.

(àTiaqpôç (ënoMi) upupa.f | bâpôç durus{?)^

1. II n'y a pas d'autre raison de ramener bibdOKiu, bibcîHai, à une rac. boK que l'existence du lat. doceo. Autrement on les rapporterait sans un instant d'hésitation à la racine qui se trouve dans bé-ba((T)-e, ba((ï)-ri|LHJUv. Mais rien n'empêche, dira-t-on, de réunir tout de même baa et doc, comme ayant tous deux pour base la racine dâ «savoir». A cela il faut répondre que baa n'est une racine qu'en apparence: c'est beva qui est la forme pleine, ainsi que l'in- diquent l'indien dams et le gr. bnvoç pour *bévaoç (= skr. dâmsas). bëb(a)a€ (aoriste), beba(aJ')iijç, ébâ(o)riv, ont, régulièrement, la nasale sonante (pages 21 où bébae a été oublié, 22 et 44); dans bibdaKU), si on le joint à cette racine, elle n'est pas moins régulière (v. p. 23). Il faut répondre en second lieu que la racine da qu'on a cru trouver dans le zend n'a, suivant M. le prof. Hûbsch- mann, aucun fondement réel. Cette question difficile se complique du latin disco, du sanskrit dtks et du zend dayt^sh. — 2. ëwovji sera né par étymologie populaire : ëtron» éuÔTTTriç tûjv oùtoO KaKiûv, dit Eschyle. Ainsi s'explique son €. D'autre part M. Curtius, partant du thème epop, explique le premier o («) de upupa par assimilation. C'est pourquoi l'exemple est placé entre crochets. — 3. bâpôç (diuturnus) est pour *baj'pô<; = skr. dû-rd «éloigné». La glose baôv TToXuxpôviov Hes. (bdov?) est bien probablement un comparatif neutre sorti de

  • bdFyov, skr. dàvlyas. br[v et bodv sont autre chose. Si dûrus est égal au

grec bâpôç, il est pour *dourus, mais ce dernier rapprochement est boiteux: on peut dire seulement que durare {edurare, perduraré) signifie parfois durer — cf. bâpôç — et qu'il rappelle dura dans des expressions comme durant colles «les collines s'étendent> Tacite, Germ. .30.

b. La racine contient une liquide ou une nasale non initiale. On ne pourrait, je crois, démontrer pour aucun exemple de cette sorte que la voyelle variable {ao) a été de tout temps une voyelle pleine: tous ces mots au contraire paraissent liés aux phénomènes spéciaux auxquels nous faisions allusion ci-dessus. Ce sont principalement PdXXuu: volare; bdXXiu, bâXéo|Liai: doleo; ba\xâlM: domare; bapddvo): dormio; TaX: tollo; 9apôuj: forare. Puis KdXa)aoç: culmus; Kpdvoç «cornouiller» (aussi Kupvoç) et cornus; Tappéuu: torvus{?); irapd: por- (p. 105). M. Fick rapproche fûaXov de vola. TTpKvrjç et Trpâvdç (Hes.) diffèrent peut-être du latin pronus, et, dans l'hypothèse contraire, les contractions qui ont pu avoir lieu, si par exemple le thème est le même que dans le skr. pravand, auront troublé le véritable rapport des voyelles.

c. Les phonèmes sont placés à la fin de la racine. Dans cette position on ne trouve pas d'o latin opposé à un a grec.

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