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96 a ITALIl^UE CHANGÉ EN 0.

le skr. nirà «eau» permet de les rattacher à une autre racine. Nous avons vu p. 73 que dpôvoç pour *dopvoç appartient à la rac. dep, non à ôpâ (dpdvoç).

Corarae voyelles prophétiques l'a et l'o alternent fréquemment, ainsi dans àcTTaqpiç: ôffTaqpîç, à|LiîHai : ô|Liixeîv, àbaxéuu: ôbàEuj. Il ne s'agit point ici d'un changement d'à en o: seulement dans le pre- mier cas c'est a, dans le second c'est o qui s'est développé sur la consonne initiale.

Il est plus que probable que l'a des désinences du moyen -aai, -xai, -vrai et l'o des désinences -do, -to, -vto, sont à l'origine une seule et même voyelle, La forme -toi du dialecte de Tégée nous en est garante jusqu'à un certain point, car l'arcadien ne paraît point avoir de disposition particulière à changer a en o, à moins qu'on n'en voie la preuve dans Kaiû pour Kard. Les exemples qu'on donne sont èqpdopKUJç, beKÔtav, eKOTOiupoia (Schrader, Stud. X 275). M. Schrader estime que l'o de èqp^opKUJç n'est autre que, la voyelle du parfait, qui s'est conservée quelquefois dans la formation en -Ka. Quant à l'apparition d'un o dans les noms de nombre cités, c'est là également un fait qui peut être indépendant des idiotismes locaux: tous les Grecs hésitent ici entre a et o (béKa, €i'ko(Ji, éKaiôv, 5iaKÔ0"ioi) bien que les groupes Ka ko contenus dans ces formes remontent indistinctement à l'élément km.

Le passage a : o étant admis pour les syllabes finales, on pourra regarder le lesb. ÙTrd comme la forme ancienne de uttô. Cf. ÛTrai.

Le latin présente, dans la diphtongue, roudus, autre forme de raudus conservée chez Festus, lucrum de la rac. lau, puis focus à côté^ de fax, et quelques autres cas moins sûrs (v. Corssen IP 27). L'ombr. hosfatu, selon M. Bréal {Mém. Soc. Ling. III 272), est le parent non de hasta, mais de hostis; seulement cette étymologie dé- pend de l'interprétation de nerf. Dans sordes en regard de suâsum (Curtius, Stud. Y 24^ seq.) la cause de l'o est dans le v disparu^; adolesco (cf. alo), cohors (cf. hara), incolumis (cf. calamitas) doivent vraisemblablement le leur à l'affaibUssement régulier en composition. — A la fin du mot l'osque offre dans ses féminins en -o pour -â, -â, un exemple bien clair de cette modification.

��1. On ne voit pas bien quelle voyelle est originaire dans le cas de /Vif tasa: fovea (comparé au gr. xeif] qui lui-même n'est pas d'une formation transparente) et de vacuus : vocivtis. Quattuor et canis (v. p. 50 et 99) montrent que vo {ifio) peut devenir va.

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