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a GREC CHANGÉ EN 0. 95

2. a changé en o. Le phénomène, comme on sait, est fréquent dans les dialectes grecs. Il a lieu en lesbien dans le voisinage des liquides et des nasales: ôviu, 5ô|LXopTiç, aipÔTOç, ôpocréouç etc. (Ahrens I 76), Le dorique a entre autres YPÔcpu), Ko&apôç (Héraclée), dpXoTréç (Crète). Hésychius donne KÔpZia ' Kapbia. ndq)ioi, aiporrà* darpaTTiV TTdq)ioi.^ Ionien éuuuTÔv, douûjua pour ôâû|ua. Ces trans- formations dialectales qui du reste s'attaquent souvent aux a anaptyctiques ne nous intéressent qu'indirectement, en nous faisant assister au fait manifeste d'un a devenant o sur sol grec.^

En dehors des dialectes, c'est particulièrement devant u, JF^ (ju'on remarque une oscillation entre a et o^: kXoiôç «lien, carcans- parent de K\â(/')iç, 7T0ÛÇ et 7Td(/")iç, oupoç et aupa, oùtduj et TaxdXri, a(/')ieTÔç et ô(/')iujvôç(?). Nous avons peine à croire à la parenté de oicTipoç avec aïôuu (Ascoli, K. Z. XII 435 seq.).

Souvent l'échange d'à et d'o n'est qu'apparent, pour choisir un exemple où il est impossible d'hésiter, dans bpa|ueîv : 6pô)noç. La racine est évidemment bpe)Li: les mots qui ont pu la contenir sous cette forme ont péri, &pa)uieîv doit son a à la liquide sonante, bpô)Lioç a pris régulièrement a^, et il semble à présent que bpO)Li permute avec 5pa|ii. Dans le cas de parrîç : pÔTraXov, le verbe (/")péTTiJU nous a conservé l'e. On expliquera semblablement xa^aî : X^^v, irapôévoç : TTTÔpôoç, (JKttXrivôç : aKoXiôç dont Te radical apparaît danS" le lat. scelns (cf. skr. chala «fraude»), et aussi, je pense, ïajuqpri : YÔjaqpoç.'^

Pour se rendre un compte exact du rapport de Kpôvoç à. Kpaîvtu, de Kpouvôç à Kpdva, *Kpdvva, de ckoiôç, aKÔtoç à o'Kavd, de TTTÔa, TTTOÎa à Tirâ (KaTaiririTriv), il faudrait être mieux fixé sur leur formation et leur étymologie. Il n'y a pas de raison majeure pour mettre Nôtoç, votiZ;uj en relation avec vâpôç, vdaoç, de S7ia :

��1. En outre OTpo(pai' ôarpanaî; OTopirdv xrjv àaTpairriv. Le pa du mot àaTpairri vient probablement de r (cf. véd. srku?); OTepour) est obscur.

'■2. Dans une quantité de mots dont la provenance est inconnue l'o doit être mis également sur le compte du dialecte, ainsi ànoqpeîv àiraTfîaai, Kp6|apoç" ô KOTTupôç, ppôxaxoç = pdTpaxoç, TTÔXuvxpa" âXcpixa, kôXuPoç = KoXûprir TTÔpbaXiç etc.

3, On trouvera sous les numéros suivants d'autres exemples de ce fait,

4. Le même échange pourra s'interpréter de différentes manières dans les^ cas suivants: àoXXriç et /oiXiç, kôxXoç et KÔxXrjE, KÔvaPoç et KavdZKu, Kpoxûjvn, «nœud du bois» parent de KctpraXoç et du lat. cartilago (p. 55), laoaxoç «jeune pousse» et fiaaxoiXri «aisselle, jeune pousse», nciropaoïuévoç • q)avepôç Hes. rap- porté par l'éditeur, M. Mor. Schmidt, ;i TteTrapeîv (v. p. 57), axpofTÛXoç et OTpOTTÔç.

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