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PREFACE.



I L en eſt de la Science de la Cavalerie, je ne fais pas difficulté de le dire, comme de la Médecine ; la ſimple Théorie ne fait que des Ignorans, il faut la Pratique, & même une longue et aſſidue Pratique, pour faire un Savant dans la Connoiſſance parfaite des Chevaux, de leurs Défauts, de leurs Maladies, des Cauſes de celle-ci, & des meilleurs Remèdes qu’on peut y appliquer. Un court Détail des Emplois par leſquels j’ai paſſé fera connoitre que j’ai eu plus que perſonne les Occaſions de me perfectionner dans une Science, dont mon Père m’avoit donné d’amples Leçons, & pour l’Etude de laquelle j’étois né.

Après avoir été long-tems Ecuyer du Duc de Lude, Grand-Maître de l’Artillerie de France, ſa Réputation le fit choiſir en 1680. pour remplir la Place d’Inſpecteur de la Grande Ecurie du Roy, lorſque ce Prince quitta S. Germain pour venir habiter à Verſailles. Ce fut alors que mon Pére me mît à l’Academie du Roy ſous Mrs. de Bournonville & du Pleſſis, tous deux Ecuyers de cette Academie. C’eſt ſous eux & ſous Mr. Déno qui ſuccéda à Mr de Bournonville, que j’achevai de me perfectionner dans tout ce qu’on peut nommer l’Art de monter à Cheval & la Théorie de la Connoiſſance des Chevaux.

L’Armée du Roy de France étant entré dans le Palatinat ſous les ordres de Monſeigneur le Dauphin, j’y ſuivis Monsieur le Duc de Bourbon, en qualité de ſon Ecuyer, & après deux Campagnes, où j’eus occaſion de commencer à pratiquer les Leçons, que j’avois reçûës de mon Père, je fus nommé Inſpecteur du Haras, que le Roy établit à St Leger dans le Duché de Monfort l’Amaury ; je reſtai quelques années dans ce Poſte, que je ne quittai que pour entrer Ecuyer chez le Comte de Montchevreuil, Lieutenant-General, qui fut tué à la Bataille de Nerwingue. Je paſſai enſuite au Service du Comte de Guiſcar, Gouverneur de Namur, en la même qualité, & il m’envoya en Friſe faire un

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