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mettre ensemble que par paires ou trois au plus et on choisira ceux qui sont les plus familiers entre eux et de sexe semblable. Mais s’il s’agit de produits ayant une grande valeur et surtout de mâles qu’on destine à la reproduction, on doit forcément les isoler et leur donner un logement très-vaste.

Avant de clore ce chapitre, je crois utile de mettre en parallèle les divers modes d’élevage à l’écurie, au pâturage et mixte qui sont encore l’objet de nombreuses dissidences ; je m’efforcerai d’en faire ressortir les avantages et les inconvénients et de mettre en relief la préférence que mérite le système mixte sur les deux autres.

Élevés à l’écurie, les poulains contractent de mauvaises habitudes, ils deviennent parfois tiqueurs, ont un caractère hargneux et possèdent une grande irritabilité.

Les habitations destinées à les loger, bien que rationnellement établies, ne sont pas toujours parfaitement saines. Qu’est-ce donc lorsqu’elles sont construites contrairement à toutes les règles ? De l’altération de l’air vicié ou insuffisamment assaini qu’y respirent les animaux peuvent résulter des maladies variées qui ont quelquefois de la gravité. Nous avons vu que des pentes mal ménagées favorisaient la stagnation des urines, causes de maladies du pied, et qu’en outre ces pentes défectueuses pouvaient vicier les aplombs. Leur plus grand inconvénient est de priver de l’exercice indispensable au développement régulier de l’appareil locomoteur ; les membres sont grêles et les sabots antérieurs souvent encastelés, presque toujours trop longs, ainsi que les postérieurs, d’où une faiblesse des tendons et les boulets droits ou bots à l’excès.

Toutefois, l’obligation de prendre l’aliment au râtelier fait que l’encolure est plus longue, la tête plus légère et mieux soutenue.