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les premiers ont de l’énergie, leur poil est court et brillant, tandis que les derniers sont tristes, affaiblis, chétifs en un mot.

Donc c’est par l’usage de la bonne nourriture que nous devons chercher à améliorer.

Après la naissance, les poulains ne doivent pas être soumis à de longues fatigues ; elles peuvent, à cet âge tendre, détériorer leur constitution, dévier leurs membres, ruiner leurs articulations. On ne devrait pas même les laisser aller avec leur mère lorsque le lieu de pâture se trouve très-éloigné ; on doit attendre qu’ils aient la force voulue. Il arrive souvent que quelques-uns restent petits, rabougris, et cela est dû à ce que, fatigués à leur arrivée dans les pacages, ils se couchent sur un sol humide et contractent des pneumonies, des coliques, des entérites parfois mortelles. La fatigue, dans le très-jeune âge, occasionne des défauts d’aplombs, et on voit apparaître des molettes. Par contre, le séjour à l’écurie permet souvent une croissance excessive de la corne qui amène une flexion trop forte des phalanges ou leur déviation latérale, si on n’a pas le soin de ramener le pied à ses proportions.

On ne doit pas utiliser les poulinières, pour si peu fatigant que soit le service, car le lait, sous l’influence de l’exercice, s’échauffe et occasionne à l’élève des diarrhées parfois rebelles ; alors il maigrit, devient efflanqué et son poil prend un aspect terne. Par conséquent les juments destinées à la reproduction ne devront être ni attelées, ni montées, ou du moins ne devra-t-on en user qu’avec d’extrêmes ménagements.

Lorsque le poulain a atteint l’âge de quatre mois, il convient de le séparer de sa mère pour qu’ils s’habituent à vivre isolément l’un et l’autre. On peut de la sorte réunir plusieurs sujets et leur distribuer