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on devra le soutenir, le diriger à la mamelle, lui prodiguer une multitude de petits soins qui sont en général connus des éleveurs.

Lorsque les juments sont chatouilleuses, méchantes, de mauvaises mères en un mot, il faut les surveiller attentivement jusqu’à ce qu’elles soient habituées à se laisser téter par leur jeune nourrisson. On est parfois obligé de leur serrer le nez, de leur bander les yeux, de les entraver ou de leur lever un pied pour les décider à supporter l’approche de leur fruit.

Quand le poulain a reçu ces premiers soins et qu’il a atteint l’âge de trois ou quatre jours, on devra le conduire avec sa mère dans le plus proche pâturage afin qu’il puisse gambader et respirer à l’aise l’air pur ; il y a là des conditions utiles pour son développement ; en même temps, la jument prendra une nourriture plus succulente que celle qu’elle reçoit à l’écurie. Elle donnera ainsi une plus grande quantité de lait qui est de toute nécessité pour subvenir aux besoins du jeune nourrisson.

Lorsqu’on se propose de faire sortir le poulain, on doit tenir compte de la température ; on choisira pour cela le beau temps, les moments les plus chauds, car, les journées froides l’incommodent et peuvent lui occasionner des maladies. Il est de remarque que les produits qui sont promenés chaque jour ou conduits dans un lieu de pâturage et qui prennent d’excellent lait, deviennent vite forts, énergiques, de sorte que, à l’âge de trois mois, ils peuvent commencer à prendre quelque peu d’avoine : ce supplément ajouté au lait fera progresser leur accroissement. Le grain leur donne des muscles puissants, un poil brillant, un œil vif et plein d’ardeur. Mais, il faut le dire, la principale nourriture leur est fournie par la jument. Aussi, il y a indication de bien la soigner. Les lieux où