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Le Bérécynthien ; » et « La croupe azurée
Du dauphin qui fendait le bleuâtre Nérée ; »
Et « J’enlève une côte à ce mont sourcilleux. »

l’ami.

« Je chante les combats… » Quel début rocailleux !
Quel style vieux, grossier !

perse.

Quel style vieux, grossier ! D’un liège au grand feuillage
C’est l’antique rameau, noir, et durci par l’âge !

l’ami.

Ces vers tendres, à lire en penchant mollement
La tête… citez-les ?

perse.

La tête… citez-les ?« Le terrible instrument
A retenti, gonflé de tons Mimalloniques ;
Et la Ménade en feu, dont les mains frénétiques
Arracheront la tête à ce roi mugissant,
Précipite l’essor du lynx obéissant.
Elle appelle Évion ; et ses longs cris sauvages
Tonnent, répercutés par l’écho des rivages.
 »
Ferait-on de ces vers, s’il bouillonnait en nous
Ce vieux sang paternel ? Efféminés et mous,
En des flots de salive, ils nagent !… Pâle et fade,
Atys meurt sur la lèvre humide avec Ménade.
L’auteur de ces beaux vers n’eut pas besoin, je crois,
De frapper son pupitre et de ronger ses doigts.

l’ami.

Vous êtes bien mordant : de vérités pareilles