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LIV I. SATIRE V.

SATIRE V.


Sorti des murs de Rome avec Héliodore,
Rhéteur le plus savant dont l’Attique s’honore,
De l’humble Aricia le bourg hospitalier
Nous offre le soir même un modeste foyer.
De là, sans nous hâter, nous allons prendre gîte
Au Forum d’Appius, lieu bruyant où s’agite
Un peuple de marins, d’hôteliers, de filous.
C’est le trajet d’un jour pour d’autres que pour nous ;
Il nous en fallut deux ; mais la voie Appienne
Est plus commode à ceux qui marchent avec peine.
De l’eau dans cet endroit craignant l’effet mal sain,
Malgré mon appétit, je résiste à ma faim,
Et non sans laisser voir combien le tems me pèse,
J’attends mes compagnons qui soupent à leur aise.
Déjà la nuit humide, ombrageant les coteaux,
Avait semé les cieux de leurs mille flambeaux ;
Alors entre nos gens et ceux de l’équipage
Près de mettre à la voile, on s’appelle, on s’outrage ;