SATIRE IV.
CONTRE LES JEUNES GENS QUI S’INGÈRENT DANS
LE GOUVERNEMENT DE L’ÉTAT.
Quoi ! du grand Périclès téméraire pupille,
Vous oseriez prétendre à gouverner la ville,
Dit ce sage vieillard qu’un injuste poison
Chez les Athéniens fit périr en prison ?
Où sont vos droits ? Chez vous, selon toute apparence,
Le temps avant la barbe amena la prudence ;
Vous sauriez et parler et vous taire à propos ;
Et si, de la discorde agitant les flambeaux,
Tout-à-coup un vil peuple allait troubler Athène,
Habile à modérer les transports de sa haine,
Votre main étendue avec autorité,
Imposerait silence à ce peuple ameuté.
Citoyens, diriez-vous, ce projet n’est pas sage,
Ceci convient ; cela conviendrait davantage ;
La justice, en un mot, pour peser les humains,
Remettrait sans danger sa balance en vos mains ;
Vous reconnaîtriez la limite insensible
Où le faux touche au vrai par un point invisible ;