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Et puis le répéter, s’il vous plaît de l’entendre ;
Pour le nom de l’auteur, vous ne sauriez l’apprendre.
Souviens-toi, m’a-t-il dit, que les œufs les plus longs,
Ainsi qu’ils sont plus blancs, sont meilleurs que les ronds,
Attendu qu’en leur coque et moins lisse et plus dure,
C’est un mâle toujours qui prend sa nourriture.
Au légume que donne un sol marécageux,
Je préfère celui d’un terrain sablonneux ;
Il a plus de douceur, et d’un jardin humide,
Les fruits d’eau saturés, n’ont rien que d’insipide.
Te vient-il à souper quelqu’un qui te surprend ?
Afin que la poularde apprêtée en courant
Ne soit point trop rebelle à la dent du convive,
Dans un vin trempé d’eau plonge la toute vive.
Le champignon des prés est le plus savoureux :
Jamais il n’a fait mal ; tout autre est dangereux.
Veux-tu, pendant les jours de la saison brûlante,
Conserver la fraîcheur d’une santé brillante ?
Que la mûre, cueillie au lever du soleil,
Pour finir ton repas, t’offre son fruit vermeil.
Aufidius à jeun se compose un breuvage,
De falerne et de miel ; je blâme cet usage.
On ne prend le matin que des adoucissans ;
L’onctueux hydromel calme surtout les sens.
Es-tu sans appétit ? et des mets de la veille
Te sens-tu surchargé ? L’huitre, l’anchois, l’oseille,
D’un vieux vin blanc de Cos, le tout bien arrosé,
Feront à tes humeurs prendre un cours plus aisé.
La lune en son croissant remplit les coquillages ;
Mais il n’en vient de bons que sur certains rivages.