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DANS L’AIR

leur dos les objets nécessaires à la vie de la plantation, tandis que de placides laboureurs indiens la faisaient valoir par la houe et la pelle.

C’étaient des gamins réfléchis. Les choses dont ils discutaient en ce moment dépassaient de beaucoup celles qu’ils avaient pu voir ou entendre.

— Pourquoi ne pas trouver un meilleur mode de transport que le dos des chevaux et des bœufs ? disait Luis. L’été dernier, j’attelai des chevaux à une porte de grange : sur la porte, je chargeai des sacs de maïs ; et je transportai de la sorte en un chargement plus que dix chevaux n’auraient porté. Il est vrai que j’eus besoin de sept chevaux pour traîner la charge, et de deux hommes assis sur les côtés pour l’empêcher de glisser.

— Que voulez-vous ! répondait Pedro, tout se compense dans la Nature. On ne tire pas quelque chose de rien, ni plus de moins !

— Placez des rouleaux sous votre traineau, et une moindre force de traction vous sera nécessaire.

— Bah ! les rouleaux se déplaceront, il faudra les replacer, et nous perdrons à ce travail tout ce que nous aurons gagné de force.

— Mais ces rouleaux, observait Luis, vous pourriez, en pratiquant un trou à leur centre, les assujettir au traîneau sur certains points fixes. Ou pourquoi n’adapteriez-vous pas des pièces de bois