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professeur à la Faculté des lettres de Grenoble. Entre temps le critique littéraire continuait à la Revue Bleue sa brillante collaboration et avec tant de bonheur qu’ayant jeté aux orties son froc d’universitaire il prit en 1884 le chemin de Paris. Comme s’il y était attendu, on lui offrit aussitôt aux Débats le siège envié de critique théâtral qu’y laissait vacant la mort de J. -J. Weiss. Sarcey vit dès lors légèrement pâlir son prestige de roi de la critique parisienne, car la faveur du public fit d’emblée de Lemaître un prince du même royaume.

Et les Contemporains continuaient à défiler dans sa galerie. Son étude sur Renan fut goûtée comme un chef-d’œuvre du genre et à bon droit, car tout Lemaître se reflète dans ce portrait à la fois familier et profond de l’auteur de la Vie de Jésus dont l’influence fut si sensible sur lui, chacun l’a reconnu, et lui-même n’a pas craint, à maintes reprises, de confesser son « renanisme. » D’autres étudesne furent pas sans exciter une presque égale estime dans le public des lettrés, telles celles qu’il consacra à M. Brunetière, à Émile Zola, à Huysmans. On n’était point accoutumé à une pareille désinvolture dans les jugements littéraires, à une franchise si absolue et si souple, à une compréhension à la fois si profonde et si diverse. — Et les articles succédèrent aux articles, les études aux étu-

    était : Quomodo Cornelius noster aristotelis poeticam sit interpretatus.