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PREMIÈRE PARTIE

couvercle du cercueil dont la doublure de zinc capitonné soudain apparaît.

Le travail des pioches se ralentit. Doucement les deux soldats achèvent de déblayer : la tombe n’est pas profonde, ils touchent au bois.

Marthe a fait un pas en avant. Comme elle, j’ai vu que le cercueil n’est pas fermé : une planche, qui ne la recouvre pas en entier, est simplement posée sur la caisse oblongue.

J’ai pris le bras de Marthe, Elle s’est dégagée. Les deux soldats, ces deux enfants, enfilent des gants de toile imperméable. Avec un tact dont le souvenir me crève encore le cœur, ces deux gosses qui n’en sont pas à leur première corvée de ce genre, ces deux gosses qui apprennent là