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PREMIÈRE PARTIE

splendeur, ou, si l’on préfère, d’un amour suspendu au milieu de son élan.

Le fait est que, chez elle, Marthe vivait comme si Maurice n’était pas mort, comme s’il allait revenir d’un jour à l’autre. Le cabinet de Maurice, où pas un objet n’avait été dérangé, où les papiers qui encombraient la table demeuraient exactement tels que Maurice les avait laissés, c’est là qu’elle me recevait. Plus d’une fois, il m’est arrivé là, comme elle, d’oublier, et, si Maurice avait tout à coup ouvert la porte, je ne sais pas si j’en aurais été surpris. Malgré moi, peu à peu, je suivais Marthe dans son illusion.

Elle m’avait certes montré les reliques précieuses que les bureaux