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PREMIÈRE PARTIE

s’il prenait soin de sa gorge, qui était sensible ; quand il aurait sa permission ; où nous étions quand je l’avais quitté ; si l’on préparait une offensive ; si notre nouveau commandant de compagnie était bon pour Maurice ; que sais-je encore ? Il fallait lui relater par détail la vie que nous menions. Et toujours tout se ramenait à Maurice.

C’était naturel et c’était émouvant. Le silence taciturne de Maurice n’était certes pas moins émouvant, mais était-il aussi naturel ? N’importe. Chacun et chacune a sa façon d’aimer qui échappe au jugement d’autrui. Avec leurs façons différentes, Marthe et Maurice formaient un beau couple d’amants. La guerre leur imposait une souffrance de tous les jours. Une