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LE CHÈVREFEUILLE

voir la violence de son amour. Et voilà bien pourquoi l’attitude un peu forcée de Maurice, aux mêmes heures, m’avait déconcerté. Mais que faut-il en conclure, sinon que le malheureux fut plus malheureux que je ne le soupçonnai d’abord ? Et qui oserait affirmer que Maurice souffrit moins que Marthe ?

À chacune de mes permissions, je ne manquais pas de passer chez Marthe, et plus d’une fois. Elle m’accueillait avec une cordialité qu’elle n’avait pas auparavant. Sans en être dupe d’ailleurs, je répondais à toutes les questions qu’elle me posait, et elle ne se lassait pas de m’en poser. Elle ne se lassait pas de me demander ce que faisait Maurice ; s’il s’exposait au danger sans raison impérieuse ;