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PREMIÈRE PARTIE

s’achevait, de mauvais bruits circulaient sur une attaque de Verdun, la route était blanche de neige, mais nous chantions, nous qui tournions le dos au front, conscients de n’avoir pas volé ces trois semaines de répit qu’on nous accordait. Nous avions fait Notre-Dame-de-Lorette, le Fond de Buval, les assauts de septembre, Souchez. À d’autres de faire Verdun. Nous savions au surplus qu’on nous destinait à l’offensive que le général Pétain préparait pour le printemps. Nous étions bien tranquilles, et sereins, et joyeux, et nous respirions à tous poumons l’air si léger qui soufflait vers nous de Chantilly.

Imprudents ! Après trois jours de garde au G. Q. G., on nous annonça :

— Le bataillon est relevé par des