Page:Sandre - Le chèvrefeuille, 1924.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
PREMIÈRE PARTIE

trui enchante le nôtre et nous console. Y a-t-il rien de plus édifiant qu’une messe de mariage ? L’envie couve sous les propos qu’échangent les invités ; et, même lorsque la calomnie ou la médisance font mine de se taire, on sent qu’une seule pensée domine dans tous les cœurs : « Pourvu qu’ils soient comme nous ! Pourvu qu’ils ne soient pas heureux ! » Une messe d’enterrement, au contraire, satisfait sans restriction tout le monde. Il n’y a lieu que de le constater.

Au long de cette veillée du 11 novembre 1923, où, dans ma chambre pleine de souvenirs, j’évoquai les heures claires de la vie de Maurice et de Marthe, je ne pus pas me défendre d’évoquer avec une complaisance plus atroce les heures de la