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PREMIÈRE PARTIE

Maurice, alors que notre chagrin aurait dû nous rapprocher. Devant moi, elle avait toujours l’air de se tenir en garde. Je n’étais certes pas nécessaire à son bonheur, je ne pus jamais non plus en douter. Et je n’avais pas tant d’ambition. Il me suffisait qu’elle ne me fermât pas leur porte. Ils étaient heureux. Ils m’ont donné cette joie de contempler vivants deux êtres heureux, une femme et un homme heureux, l’un par l’autre, l’un pour l’autre. Je leur dois beaucoup, je leur dois beaucoup, même après tout ce que j’ai appris, même après tout ce que je sais.

Dans cette soirée de détresse que fut pour moi la soirée du 11 novembre 1923, je leur ai dû la joie amère de savourer rétrospectivement