Page:Sandre - Le chèvrefeuille, 1924.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
LE CHÈVREFEUILLE

certain qu’il disparaissait déjà, que j’en laissais le falot fantôme dehors, sur le trottoir, dans la rue, dans la vie des autres. Désormais je le connaissais : il ne m’était rien. Je lui savais gré seulement d’avoir dirigé ma tristesse vers le souvenir préféré de deux amis dont le bonheur fut si tendre qu’il méritait de servir d’exemple aux couples imprudents ou découragés. Ils sont tellement rares, les couples dont on puisse présumer qu’ils ne sont pas malheureux !

— Ma foi, me dis-je en saluant ma concierge, ce n’est pas mon vieux docteur Pagès que j’irai voir demain ; c’est Marthe, cette pauvre Marthe.

Je me promettais de lui conter…

— Rien du tout, décidai-je.