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LE CHÈVREFEUILLE

Dans le tramway où je montai, j’examinai l’un après l’autre les voyageurs. Espérais-je y découvrir mon homme à la barbe blonde ? J’étais décidément bien sot. Mais cette sottise me sauva.

— Mon homme à la barbe blonde ?

Je souris. N’avais-je pas l’air de m’engouffrer de bonne foi dans un roman d’aventures de la plus basse qualité ?

Ma voisine, qui m’avait vu sourire, je lui vis cette mine narquoise qu’on a toujours en face d’un monsieur qui semble se parler à lui-même.

J’accentuai mon sourire. Mais c’est d’elle que je souris, et de sa mine narquoise. Toute ma conscience me revenait.

Je descendis au point où je devais