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LE CHÈVREFEUILLE

me rendais chez elle pour lui annoncer le retour de Maurice et le retour de son bonheur, je ne songeais pas sans tristesse qu’elle souffrirait encore d’en recevoir la nouvelle par moi. Et comment la lui annoncer, cette nouvelle terrible ? De quel biais la préparer seulement ?

Dans la voiture qui m’emmenait chez Marthe, je regrettais d’avoir pris une voiture pour arriver plus vite. Il y avait déjà trois mois, trois grands mois, que Marthe n’avait eu ni visite ni lettre de celui qui eût été volontiers son meilleur ami. Trois mois. Je ne l’avais pas dit à Maurice.

— Pourvu qu’elle ne soit pas en voyage ! pensai-je.

Mais aussitôt je pensai que son absence me tirerait d’embarras. Il me