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LE CHÈVREFEUILLE

laissé parler, et à mesure que tu me laissais parler. Tu vois bien que j’ai encore toute ma raison.

» Quant au reste, je serai moins catégorique, car tu pourrais croire que je suis devenu fat. Mais j’ai prévu aussi qu’après tant d’années de deuil et de solitude, Marthe aurait pu accepter une consolation. Mais tu me l’aurais dit aussi, tu me le dirais, tu ne me laisserais pas parler, tu ne me laisserais pas espérer que j’ai quelque chance de reprendre ma part de bonheur. Car je sais maintenant ce que c’est que le bonheur, je sais ce qu’il peut être.

» Si j’avais la crainte de revenir trop tard, ou la crainte de ne pas obtenir un pardon que j’implorerais sans honte, je me représentais qu’il