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DEUXIÈME PARTIE

je heurtais une épaule. Un des dormeurs, à mon contact, sacra. J’aperçus trois étoiles de métal à sa manche. Enfin un capitaine d’état-major, sur lequel j’avais failli m’étaler de mon long, se réveilla et reçut, non sans grogner, l’appel au secours que j’apportais. Ma mission était terminée. Alors je respirai.

» Les téléphonistes du général m’offrirent un quart de vin. J’en aurais bu un litre. Je m’acagnardai dans un coin de leur réduit ; il y faisait chaud, très chaud ; pris de torpeur, j’y serais demeuré avec une joie que pas un homme ne pourra concevoir, s’il n’a pas été fantassin durant la dernière guerre. Mais je ne pouvais y faire qu’une courte halte. Libre à moi de me reposer mieux ailleurs ensuite.