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LE CHÈVREFEUILLE

lettre de Marthe ; je commençais à ne plus avoir la trouble curiosité de ses véhémences. Je commençais…

» Hélas ! J’entends encore toute mon escouade, et toi, qui me félicitiez, lorsque je reçus au bras cette blessure en séton que chaque fantassin a rêvé de recevoir. J’en fus sur-le-champ plus navré que si elle eût été mortelle. Avais-je le pressentiment de ce qu’elle me vaudrait ? Elle me venait trop tôt. Je n’étais pas prêt à faire face à ce qu’elle me réservait. Je n’étais pas prêt à revoir Marthe.

» Je ne me trompais pas. Tout le lent ouvrage de dix mois de séparation s’effondra dès que je la revis. Et quelle était-elle ? Permets-moi de me taire mon ami. Toi-même qui,