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DEUXIÈME PARTIE

» Je connus alors que nous étions au fond d’une impasse.

» Rompre ? Mais pour quel motif ? Parce que Marthe m’aimait avec trop d’impétuosité ? J’aurais eu honte de le reconnaître, et honte de moi aussi. Je me condamnai à subir passivement ma défaite. Cette morne sujétion dont j’avais été l’artisan, m’obligeait. Je devins taciturne. Tu l’avais remarqué, sans doute, et je souffris parce que je sentais que tu l’avais remarqué et parce que je ne pouvais rien te dire. Ne devais-je pas en effet accuser Marthe, si je t’ouvrais mon secret ? Or Marthe n’était pas coupable. Et puis ces choses, vraiment, on ne peut pas les dire, même à son meilleur ami, sans être un goujat. Tout désemparé que j’étais au milieu des misères