Page:Sandre - Le chèvrefeuille, 1924.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
161
DEUXIÈME PARTIE

n’étaient que des promesses. Quand j’y réfléchissais de sang-froid, la situation me semblait être sans issue. Nous vivions constamment dans une atmosphère d’orage. Et qui pourrait annoncer que le nuage crèvera ou que nous en serons quittes pour la menace ?

» Tu as compris, maintenant, n’est-ce pas ? Tu comprends que j’aie accueilli l’ordre de mobilisation du 2 août 1914 avec un soupir de soulagement. Je partais, donc j’espérais que je serais sauvé. Je pouvais tout espérer, soit de la mort, que je ne demandais du reste point, car elle n’est qu’un pis-aller et elle coupe sans conclure, soit plutôt de la séparation, de l’éloignement obligatoire, du régime nouveau qu’allait subir