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DEUXIÈME PARTIE

ne s’appartient plus. Je te résume ma passion, car c’en fut une. Les mille petits faits que je pourrais t’énumérer, ne t’instruiraient pas davantage. Que t’apprendrais-je de plus en te disant, par exemple, que, certains jours, j’avais l’impression que je n’étais pas libre de garder pour moi la moindre de mes pensées ?

— « À quoi penses-tu ? » L’ai-je entendue assez souvent, cette question pleine de sollicitude ou de tendresse, qui finissait par m’exaspérer !

» M’objecteras-tu que je n’avais qu’à rompre ? Ou peut-être qu’à manifester à Marthe mon désir intransigeant de mener une vie moins tendue ? Mais, pour rompre, il aurait fallu que j’eusse cessé d’aimer Marthe. Sans doute, je ne l’aimais plus avec