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LE CHÈVREFEUILLE

pour qui eut la sottise ou l’imprudence de la rêver exceptionnelle, on dirait qu’elle sécrète un poison sournois qui la ronge sans qu’on s’en doute. Il serait vain de se retrancher derrière la fatalité, ou de s’égarer dans des considérations pessimistes. N’employons pas des mots démesurés, veux-tu ? Nous sommes trop gourmands, voilà tout, mais nous le sommes. De là viennent nos déceptions. Il est vrai que, si nous avions des désirs plus modestes, la vie nous paraîtrait sans prix. N’épiloguons pas, je n’en finirais plus. Mettons que je fus trop gourmand quant à moi, et que j’eus, tolère l’expression, plus d’appétit que d’estomac.

» Marthe s’était révélée jalouse. Je trouvai d’abord cela charmant.