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DEUXIÈME PARTIE

ment que supporté, malgré toute sa gentillesse. Je n’ai pas la prétention de l’avoir subjuguée du jour au lendemain. Elle s’éleva vers moi de degré en degré. Ces amours ne sont pas les moins durables, ni les moins solides.

» J’accuse peut-être à tort Marthe d’avoir fait la coquette avec moi pour tenir en haleine ma jalousie. Mais d’où vient que, renonçant en somme au beau rôle, elle se déclara soudain jalouse à son tour ? Tu me répondras qu’elle m’aimait, que dès lors j’en possédais la certitude, et que ma victoire était complète. À mon tour, je pouvais et je devais être flatté. Mon amour et mon amour-propre recevaient une belle récompense. Nous étions tous deux sur le même plan,