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LE CHÈVREFEUILLE

pas plus pour me soulever d’enthousiasme. En tirai-je de l’orgueil, comme tous les hommes en pareille occurrence ? Là n’est pas la question. Mais il est certain qu’à me sentir le maître responsable de cette jeune fille sans défense qui attendait de moi son bonheur, je découvris plus vivement pour mon propre compte la joie d’aimer.

» Il me répugne de te donner des précisions. Je ne t’en donnerai pas. L’important est que tu conçoives dans quel état d’allégresse j’ai passé les semaines de nos fiançailles et les premiers temps de mon mariage.

» Excuse-moi, si j’osai renier alors l’idéal sévère de notre amitié. Une jeune fille qu’on aime et dont on se croit aimé, tu ne te représentes pas