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LE CHÈVREFEUILLE

Mais parce que je croyais avoir mis la main sur une clef magique et sur la vérité, ou sur ce que je pris alors pour la vérité, devais-je te décourager, toi, qui n’avais pas rencontré une Marthe, toi qui ne tenais encore l’amour qu’un objet de discussions morales ou psychologiques, bonnes en soi, mais sans fondement peut-être ? Ne devais-je pas me taire et te laisser tes illusions ? N’était-ce pas assez que tu pusses souffrir d’avoir à poursuivre seul certaines recherches où nous nous étions ensemble engagés ? N’était-ce pas assez que tu pusses souffrir d’apercevoir par toi-même ce qui chaque jour nous sépara davantage ?

» Tu ne m’aurais pas perdu, je ne me serais pas perdu, si je m’étais