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pour que notre jeune noblesse reste les bras croisés au fond de ses domaines et s’abstienne de prendre part au maniement des affaires du pays !

— Allons, qu’il se rallie ! répéta la marquise en soupirant. Je ne veux pas, je ne dois pas être un empêchement dans la destinée de mon fils. Cependant la royauté de 1830 vous paraît-elle bien solidement établie ? Pensez-vous qu’elle ait dans le sein de la nation des racines vives et profondes ? La jugez-vous inébranlable ? Mon ami, la fortune des rois a d’étranges revirements. Quand on a vu crouler en trois jours un trône de plusieurs siècles, il est permis de douter de la longévité d’une monarchie qui sort à peine du berceau. Je souhaiterais que Gaston ne se pressât point, je voudrais qu’il observât la marche des événements, qu’il attendît quelque temps encore.