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ne revenait pas de son étonnement. Il s’émerveillait surtout de se sentir si parfaitement à l’aise auprès d’elle. Il s’était effarouché d’abord à la pensée que la marquise le tiendrait à distance et le forcerait à se souvenir de la boutique de ses pères. Loin de là, sans rien perdre de sa dignité, de ses belles manières, la marquise avait réussi à l’apprivoiser. M. Levrault avait déjà des airs de cour ; il n’était pas la rose, mais il vivait près d’elle.

La Trélade avait pris une face nouvelle. La vie renaissait, s’agitait, bourdonnait dans ces lieux où Gaspard avait laissé la désolation, le silence et la solitude. Laure triomphait en secret. Avec le sentiment de son importance, M. Levrault avait retrouvé toute sa verve et tout son entrain. S’il pensait encore aux prédictions de Jolibois, c’était pour en rire. Comment aurait-il douté de la soli-