Page:Sand Musset Decori - Correspondance.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’envoyer paître, si je m’avisais de vous le demander), mais je puis être, si vous m’en jugez digne, — non pas même votre ami, — c’est encore trop moral pour moi — mais une espèce de camarade sans conséquence et, sans droits, par conséquent sans jalousie et sans brouilles, capable de fumer votre tabac, de chiffonner vos peignoirs[1] et d’attraper des rhumes de cerveau en philosophant avec vous sous tous les marronniers de l’Europe moderne. Si, à ce titre, quand vous n’avez rien à faire, ou envie de faire une bêtise, (comme je suis poli !) vous voulez bien de moi pour une heure ou une soirée, au lieu d’aller ces jours-là chez madame une telle, faisant des livres, j’aurai affaire à mon cher monsieur George Sand, qui est désormais pour moi un homme de génie. Pardonnez-moi

  1. Il s’était habillé en pierrot et avait mystifié une personne qui n’était pas, comme on l’a raconté et imprimé, Mr de la Rochefoucauld.