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Scène V
BACTIS, MYRTO, CHRÉMYLE, CARION, tous deux en désordre, effarés et terrifiés.
CHRÉMYLE, embrassant Myrto, qui court au-devant de lui.
Ma fille ! Je craignais de te trouver morte ! Ta mère, où est--elle ? Ton frère… ?
MYRTO.
Ils n’ont pas quitté la maison, et aucun de nous n’était en danger ; mais vous ?…
CHRÉMYLE, troublé.
Oh ! oui, moi ! La tempête !…
CARION.
Les éclairs !…
CHRÉMYLE.
Le vent !…
CARION.
La grêle !…
CHRÉMYLE.
Et la foudre !…
CARION.
Une bourrasque à décorner des minautores !
CHRÉMYLE.
Des serpents de feu qui semblaient les flèches d’Apollon en courroux !
CARION.
Les murs du temple ébranlés par les hoquets du Tartare !
CHRÉMYLE.
Et la propre foudre de Jupiter éclatant sur nos têtes !
CARION.
Brisant sur l’autel l’image de Plutus aussi menu qu’une tête d’échalote dans un mortier à saucisses !
CHRÉMYLE.
Et au retour quel désastre ! Ma récolte de l’année perdue, mes champs ravagés, mes plantations hachées !…