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c’est le seul avantage que le marquis de Trégenec ne puisse m’arracher… ce nom, il faut qu’il me sauve et qu’il me serve à payer ma rançon par les mains de ces roturiers ambitieux !

Il s’assied.
LA HYONNAIS.

Ainsi vous renoncez à l’amour sans regrets, sans remords ?.…

HENRI.

Sans regrets ?… Oh ! non, certes ! Mais Françoise est supérieure à un dépit d’amour-propre. Je lui ai parlé avec franchise en la quittant ; j’aurai toujours pour elle le plus profond respect.

LA HYONNAIS.

Et vous ne supposez donc pas qu’elle puisse vous avoir aimé dix ans sans vous le dire ?

HENRI.

Oh ! ne me le dites pas, vous !… Pauvre Françoise !… Oui, le bonheur eût pu être là ! mais il est trop tard !…

LA HYONNAIS.

Non !… Il n’est jamais trop tard pour revenir à des idées vraies !… Allons la voir !…

HENRI, effrayé. Il se lève.

Est-ce qu’elle est à la Chanterie ?…

LA HYONNAIS.

Oui ! c’est le parc à traverser.

HENRI, avec inquiétude.

Elle est peut-être au bal ?

LA HYONNAIS.

Il n’est pas probable qu’elle y vienne.

HENRI, hésitant.

Eh bien… Mais non !… Je connais ma faiblesse, mes réactions… Si je la vois, je suis perdu.

LA HYONNAIS.

Tu es sauvé, au contraire. Henri, au nom du ciel, viens ! ta place n’est pas ici. Cette famille vulgaire et ridicule…