Ayant travaillé de mon mieux, je ne croyais point que la maladie de mon père vous eût porté nuisance. Mais on a été si bon pour nous ici, que j’aurais grand tort de me plaindre pour un petit moment d’humeur. Tant que je vivrai, je vous aurai de l’obligation à tous, et à vous en particulier, maître Sylvain, pour ce que véritablement vous avez sauvé la vie à mon père ; et si malgré que je n’ai rien et que je ne peux pas faire beaucoup, vous veniez à avoir besoin de moi pour quelque service dans mon moyen et dans mon pays, je serais aux ordres de votre famille et bien contente de vous obliger.
Merci Claudie, merci ! (À part.) Ô mon Dieu ! Pour la première fois qu’elle me parle si amiteusement, ne pouvoir m’en réjouir ! (Haut.) Et vous partez ? Vous n’avez plus rien à dire ?
Rien que je sache, maître Sylvain.
Et vous ne savez point ce que la bourgeoise a contre vous ?
Non.
Qu’est-ce qu’on peut lui avoir dit pour vous mettre mal avec elle ?
Je n’en veux rien savoir, pour n’emporter de rancune contre personne.
Vous ne pensez pas que ça serait quelqu’un de chez vous, par exemple Denis Ronciat ?
tressaillant. Si quelqu’un a dit des méchancetés ou des faussetés sur moi, que le bon Dieu lui pardonne.