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fauveau.

Va donc vitement te faire propre pour présenter le bouquet à la bourgeoise.

sylvain.

Oh ! pour ça, mon père, je ne m’y entends point. Je ne suis point d’humeur à galantiner autour des femmes. C’est vous que ça regarde.

fauveau.

Est-ce que c’est de mon âge ?

sylvain.

C’est peut-être trop tard aussi pour moi. (Sa mère passe au milieu et tire de sa poche un dé à coudre, du fil, et remet un bouton à la chemise de sylvain qui n’y fait pas attention et qui est tout à son père.)

fauveau.

étonné. Qu’est-ce que ça veut dire, cette parole-là, trop tard à vingt-cinq ans ? Et quand il s’agit de la Rose des Rose ?

sylvain.

Oui, la Grandiose comme on l’appelle. C’est une très-bonne maîtresse pour nous, je n’en disconviens pas. Elle a le cœur franc et la main donnante. Je lui porte le sentiment que je lui dois ; mais faut pas m’en demander plus que je n’en peux donner !

la mère fauveau.

à son mari. Tu vois bien ? (Elle va près du puits et range différentes choses ; puis elle vide son panier où se trouvent des légumes.)

fauveau.

à Sylvain. À qui en as-tu ? Sur quoi me rechignes-tu là ?

sylvain.

allant à son père. Il se trouve au milieu. C’est que je vous entends, mon père, et que depuis une quinzaine vous me voulez pousser à des idées qui ne sont point les miennes. De ce que j’ai ri quand vous m’en avez causé encore hier au soir, je ne voudrais pas vous laisser croire que je peux me rendre à votre commandement.