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voyez-vous, vous ne retrouveriez pas quelqu’un pour vous aimer comme elle vous aime… et ça ne serait pas…

Elle hausse les épaules et sort.




Scène V


MARIETTE, seule.

Ça ne serait pas madame Sévère !… Cette fille-là ne peut pas la souffrir. Elle est aimable, pourtant, la Sévère !… toujours gaie, elle… (Elle aperçoit le bouquet.) Ah ! par exemple, voilà un bouquet qui s’est planté là tout seul, car je n’ai vu personne. C’est pour moi, bien sûr. (Examinant les rubans.) Du rose ! c’est une fille à marier ;… du bleu ! un garçon qui veut épouser ;… un ruban noir ! c’est pour dire qu’on plaint mon deuil ;… et c’était à la cheminée, suivant la coutume du pays, pour signifier qu’on se présenterait dans l’année. C’est assez gentil, l’idée du mariage ; mais qui sera le galant ? Bien sûr, il rôde par ici, car il n’y a qu’un instant qu’il est entré. (Elle va regarder à la fenêtre.) Ah ! c’est un jeune homme… qui paraît très-bien, ma fine !… mais je ne le connais point. Tiens ! il caresse le chien, et le chien le caresse comme si c’était qu’il le connaît… Ah ! il vient ici. (Elle court vers la glace et ajuste ses cheveux.)




Scène VI


FRANÇOIS, MARIETTE.
François a un paquet au bout de son bâton ; il secoue la neige qu’il a sur lui et entre sans frapper, mais en regardant autour de lui avec émotion.
FRANÇOIS.

Excusez-moi, jeunesse ; mais c’est toujours bien ici le moulin du Cormier et la demeurance à madame Blanchet ?

MARIETTE, à part.

Jeunesse !… En voilà un qui ne se gène pas. (Haut.) Et qu’est-ce que vous lui voulez donc, à madame Blanchet ?