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— Ah ! voilà notre providence, à Paul et à moi ! Mais où cours-tu ? ajouta-t-elle en rappelant l’enfant, qui voulait s’échapper à travers mes jambes par la porte entr’ouverte.

— Laisse-moi aller voir l’officier de marine qui est dans le jardin, répondit Paul : je veux regarder de près son uniforme !

— Non, lui dis-je, vous n’irez pas ! Quand on est enrhumé, on ne doit pas courir dehors !

En lui parlant ainsi, je le retins et le ramenai vers sa mère avec une vivacité tout à fait en désaccord avec ma manière d’être habituelle, et dont il s’étonna et se piqua même un peu. On devine de reste le motif secret de ma brusquerie. Je ne voulais pas que Paul devînt un lien entre sa mère et la Florade, comme cela avait eu lieu pour moi. Elle m’approuva sans me comprendre, et prit son fils sur ses genoux : je regardai si la Florade épiait toujours : il avait disparu. Pasquali, qui ne voulait pas le faire attendre, prenait congé.

Paul avait un peu de fièvre. Je prescrivis vingt-quatre heures de claustration, à moins qu’il ne fît très-chaud le lendemain, et la marquise me conduisit à sa petite pharmacie de voyage pour que j’eusse à choisir les infusions convenables. J’hésitais, je réfléchissais, j’étais minutieux comme s’il se fût agi d’une grosse affaire, le tout pour prolonger ma visite. Je vis que ma stupide ruse inquiétait la pauvre