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mières questions dont une république socialiste aura à s’occuper, et je ne vois pas qu’elle puisse porter la moindre atteinte à la fidélité conjugale ou à la bonne harmonie domestique, à moins qu’on ne regarde l’égalité comme une condition de désordre et de discorde. Nous croyons le contraire, et l’humanité en a jugé ainsi définitivement.

On demande où sera le principe d’autorité nécessaire à l’existence de la famille, si cette autorité est partagée également entre le père et la mère. Nous disons que l’autorité ne sera pas immobilisée dans les mains de celui qui peut impunément avoir toujours tort, mais qu’elle se transportera de l’un à l’autre, suivant l’arbitrage du sentiment ou de la raison, et lorsqu’il s’agira de l’intérêt des enfants, je ne vois pas pourquoi l’on se méfierait de la sollicitude de la mère puisqu’on reconnaît que c’est elle qui a l’amour le plus vif et le plus soutenu de la progéniture.

Au reste, quand on demande comment pourra subsister une association conjugale dont le mari ne sera pas le chef absolu et juge et partie, sans appel, c’est comme quand on