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dions de nouveaux Châtiments pour tous les criminels et nous comptions que cette page suprême viendrait.

Nous ne la trouvons pas dans l’Année terrible.

Le poète a vu le désastre avec horreur, il a prêché contre la barbarie avec éloquence, il a plaidé comme il sait plaider, magistralement, pour la cause de la science et de l’érudition ; il a essayé de sauver Paris de l’incendie, il a eu des cris d’amour pour le foyer de la civilisation devenu foyer de pétrole ; mais il n’a pas flétri avec son énergie accoutumée les chefs et les membres de cette bande ; il s’est contenté de dire qu’il ne les approuvait pas, qu’il n’était pas avec eux, qu’il ne voulait rien être, que ce n’était point là son rôle, qu’il voulait rester pur, indépendant, désintéressé, doux et humain pour tous les vaincus, qu’il détestait les représailles, qu’il était le poète et le penseur en dehors de toutes les haines.

Qui doute de la droiture d’intention d’une âme si grande ? Personne !

Se justifier de n’avoir pas frayé avec les massacreurs et les incendiaires, c’est vraiment bien inutile. S’il a failli être lapidé, cela part de si