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Tout ce qui tendait à faire converger vers ce but la plus grande somme de forces, favorisait le mouvement ; tout ce qui tendait à les amoindrir devait lui être fatal.

La mesquine idée dynastique contredisait la pensée mère du mouvement. La guerre royale avait un but tout différent, et par conséquent des règles également toutes différentes, et qui ne correspondaient pas au but que l’insurrection s’était proposé. Elle devait donc étouffer la guerre nationale, la guerre de peuple, et avec celle-ci le triomphe de l’insurrection.

Les pauvres esprits qui, contraires à notre parti, reconnaissent néanmoins leur impuissance à nous réfuter sur notre propre terrain, se sont systématiquement appliqués à travestir sans cesse nos idées. — Confondant république et anarchie, pensée sociale et communisme, le besoin d’une foi conforme, active, et la négation de toute croyance, ils ont souvent affecté de voir dans la guerre de peuple une guerre désordonnée, mêlée d’éléments confus, sans idée régulatrice, sans uniformité d’ordres et de matériel, au point qu’ils en sont venus jusqu’à affirmer que nous voulions faire la guerre sans canons et sans fusils, choses ridicules qui ne nous appartiennent pas, car le peu de faits émanés du principe républicain, et qui serviront de prologue au drame de l’avenir, l’ont assez démontré. Le petit nombre d’hommes réunis dans deux villes d’Italie autour du drapeau républicain[1],

  1. Rome et Venise.