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en secret, comme un amant va voir sa maîtresse ; si j’arrive trop tard, je tâcherai de la réconcilier avec son sort ; je lui dirai d’aimer son époux ; je le lui vanterai ; je ne lui dirai pas qu’il me trahit.

Oh non ! ajouta la généreuse fille, je ne lui dirai pas mes maux ! Elle ignorera que j’ai revu Horace, que j’en ai été aimée ; je lui épargnerai le chagrin ; et si je la vois heureuse, j’oublierai mes douleurs. Peut-être le temps fermera-t-il toutes mes plaies, peut-être cet homme qui n’a pas pu m’aimer, saura-t-il aimer Blanche ; et s’il en est aimé, de quoi me plaindrais-je ? Blanche n’est-elle pas la moitié de mon âme ; n’est-elle