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qu’à Gargilesse on était, cette année, en avance de quinze jours, pour la fauchaille de la moisson, sur des localités situées à très-peu de distance. Quinze jours, c’est énorme ; c’est la différence de Florence à Paris. Et, si nous parlons de l’Italie, nous ferons remarquer que, dans presque toutes ses villes renommées et recherchées, il faut payer un tribut souvent grave, quelquefois mortel, à l’insalubrité ou à l’excitation du climat. Le voyage, long ou rapide, produit chez les malades, ou une fatigue funeste, ou une secousse de trop brusque transition, où les nerfs s’exaltent. Les accès de fièvre de Rome et de Venise sont terribles. Ce qu’on appelle la distraction du déplacement, c’est-à-dire l’émotion et l’agitation, n’est un remède que pour ceux qui ont la force de le supporter. Et, en effet, au physique comme au moral, il n’y a que les natures énergiques qui supportent la transplantation et qui se retrempent en changeant de milieu.

C’est donc risquer le tout pour le tout que d’envoyer les malades en Italie, il faudrait trouver l’Italie à la porte de chaque ville de France, et elle